La méditation a le vent en poupe pour ses vertus sur la santé psychique et le bien-être. Néanmoins, un certain nombre d’éléments suggèrent que cette pratique pourrait également se solder par des expériences désagréables de type peur, anxiété, distorsion de la pensée et des émotions, perception modifiée de soi et du monde.
Des chercheurs ont voulu en savoir davantage ; évaluer la prévalence de ces cas et les facteurs associés. Pour cela, ils ont adressé un questionnaire à des personnes pratiquant régulièrement la méditation et ont exploré le lien entre expérience désagréable et facteurs démographiques, pratiques de méditation, pensées négatives redondantes, état de pleine conscience ou encore compassion personnelle.
Ils ont obtenu les réponses de 1232 personnes pratiquant la méditation depuis au moins deux mois et âgées en moyenne de 45 ans. Parmi elles, 315 soit 25% ont déclaré avoir eu au moins une mauvaise expérience liée selon elles, à la pratique de la méditation.
L’analyse statistique indique que les femmes et les personnes croyantes sont moins concernées. Par contre, d’autres facteurs sont associés à ces expériences désagréables : les pensées négatives redondantes, le fait d’avoir effectué une retraite de méditation ou encore d’avoir une pratique de type déconstructiviste (Vipassana, insight).
Ce travail ne remet pas en cause les bénéfices de la méditation mais montre que cette pratique n’est pas dénuée d’effets indésirables et apporte un nouvel éclairage intéressant dont doivent tenir compte les recommandations cliniques, les manuels de méditation et les instructeurs.
Référence :
Marco Schlosser et al.
Unpleasant meditation-related experiences in regular meditators: Prevalence, predictors, and conceptual considerations
Plos One mai 2019